Le match « Army vs Navy » est un événement incontournable du calendrier universitaire de football américain, un événement qui n’a pratiquement pas d’équivalent dans la culture sportive américaine. Et Donald Trump ne le sait que trop : le président des États-Unis assiste ce samedi pour la 7e fois à ce match qui scotche des dizaines de millions de spectateurs outre-Atlantique.
À peine une heure avant le coup d’envoi, il promettait une vengeance terrible aux assassins de trois ressortissants américains dont deux soldats, morts en Syrie. Mais il n’a pas annulé sa présence au match, bien au contraire.
« Je m’apprête à atterrir à Fort Mc Henry pour un court trajet jusqu’au match Army-Navy. Tout le monde me demande qui je soutiens, l’Armée ou la Marine ? Ma réponse : Vous plaisantez si vous pensez que je vais vous donner cette réponse ! », a-t-il déclaré depuis Air Force One.
Les « Black Knights » et les « Midshipmen », les surnoms des deux équipes, espèrent désespérément se battre l’une contre l’autre, dans le seul but d’obtenir le droit de se vanter pendant les douze prochains mois et narguer leurs collègues des autres armes. Pour Donald Trump, c’est une formidable caisse de résonance politique.
6 rencontres en deux mandats, zéro pour Joe Biden
En 2016, environ un mois après avoir été élu pour son premier mandat, Trump avait déclaré dans une interview sur CBS qu’il ne savait pas si le match Army-Navy était « nécessairement le meilleur football », mais « j’adore les forces armées », avait-il confié. « J’adore ces gens. Leur esprit est incroyable. Je ne sais pas si c’est nécessairement le meilleur football, mais c’est très bon. Mais bon sang, ils ont un esprit. Plus que n’importe qui d’autre. C’est magnifique ! », s’était-il enthousiasmé à l’époque.
Donald Trump a depuis assisté à six rencontres entre les deux équipes en tant que président élu ou en exercice, un record ! Depuis 1901, dix présidents américains en exercice ont assisté au match Army-Navy. Quatre des cinq derniers ont assisté au moins une fois au match pendant leur mandat.
La seule exception est… Joe Biden, qui a procédé au tirage au sort cérémoniel avant le match en 2012, alors qu’il était vice-président, mais qui n’y a jamais assisté pendant son mandat à la Maison-Blanche. Un détail qui n’a bien sûr pas échappé à son opposant historique, qui n’a eu de cesse depuis de se poser en figure de père de la Nation, mais aussi une manière de souligner son rôle de « Commander-in-Chief » des armées, dans un pays outrageusement patriotique.
Trump et les symboles militaires
Autre raison d’être présent cette année pour Donald Trump : le lieu de la rencontre. L’édition 2025 du match Army-Navy se déroule à Baltimore, au M&T Bank Stadium, domicile des Ravens de Baltimore, équipe de la toute-puissante NFL, avec qui il a souvent été en conflit.
Mais sa présence auprès des militaires appuie plutôt un autre projet politique. En septembre dernier, Trump avait évoqué la possibilité d’envoyer la Garde nationale à Baltimore, qu’il avait qualifiée d’« enfer ». « Nous avons le droit de le faire parce que j’ai l’obligation de le faire pour protéger ce pays, et cela inclut Baltimore », avait déclaré le dirigeant républicain.
Le maire démocrate de Baltimore, Brandon Scott, avait réagi en invoquant la baisse du taux de criminalité violente dans la ville, et le gouverneur du Maryland, Wes Moore, qualifiait le rôle de la Garde nationale comme police municipale de « théâtral et non viable », tout en invitant Donald Trump à une visite de sécurité publique à Baltimore à la date et à l’heure de son choix.
Le président américain a finalement choisi d’être présent ce samedi en début de soirée dans l’est des États-Unis. C’est même lui qui a lancé le « toss » au milieu du terrain après l’hymne national, serrant la main des joueurs, tous militaires. Tout un symbole.












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