« Un animatronique est un système moitié électronique, moitié humain », explique Pierre-Lou Guillet, membre de la compagnie Rêves de Cirque. L’objectif : un clin d’œil moderne aux saltimbanques du XVIIIᵉ siècle. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas pour la troupe d’une alternative imposée par la réglementation sur les animaux. « Nous n’avons jamais présenté de spectacle avec des animaux. Avant, nous étions une compagnie théâtrale. Depuis trois ans, nous mélangeons les arts du cirque et du théâtre sous chapiteau. On s’est inspirés de la commedia dell’arte : les saltimbanques utilisaient des marionnettes pour représenter les animaux. On a voulu en faire une version 2025. »
Un éléphant né… en Inde
L’éléphant n’a pas été choisi au hasard : « Dans l’inconscient collectif, le cirque, c’est l’éléphant. C’est un animal emblématique », souligne Pierre-Lou Guillet. La conception de la créature a demandé deux ans de recherches. « On est allé le faire fabriquer dans son pays d’origine, en Inde. Là-bas, l’éléphant est un animal sacré. On voulait des personnes qui vivent avec eux au quotidien. »
Une artiste indienne s’est chargée de l’esthétique : pigmentation, plis de peau, veines, proportions… « Tout a été travaillé dans le moindre détail. » La partie mécanique a, elle aussi, été confiée à un ingénieur sur place. L’éléphant est « bardé de capteurs, programmable, avec plusieurs vitesses, les oreilles qui bougent, les yeux qui clignotent… Il peut même adapter ses mouvements au rythme des artistes », détaille Pierre-Lou Guillet.
« Les enfants comme les adultes y croient »
Et la magie opère : « Les enfants comme les adultes y croient. En photo, certains pensent que c’est un vrai. » Loin d’être un simple décor, l’éléphant occupe une place centrale dans le spectacle Imaginarium. « Il partage la piste avec nous. Un artiste monte dessus et il participe vraiment au tableau », continue Pierre-Lou Guillet.
Son fonctionnement repose sur une double commande, sans télécommande extérieure : « Les mouvements programmés sont électroniques, mais l’humain à l’intérieur peut les amplifier. Par exemple, la tête peut bouger légèrement via un programme, et l’artiste accentue le mouvement. La trompe, elle, fonctionne uniquement grâce à l’humain. C’est le mélange des deux qui le rend vivant. »
Au-delà de l’attraction phare, « Imaginarium » rassemble des artistes internationaux venus d’Amérique latine, d’Afrique, d’Ukraine ou d’Inde. « Ce sont les meilleurs dans leur discipline, parfois d’anciens athlètes ou gymnastes reconvertis. » Au programme : clowns, acrobates, jongleurs, numéros aériens, mais aussi danse, chant et séquences théâtrales. « Tout s’enchaîne sans interruption. Les deux heures passent très vite ! »
Pratique : dates et horaires – Vendredi 5 décembre : 18 h et 20 h 30 – Samedi 6 décembre : 14 h 30, (17 h complet) et 19 h 30 – Dimanche 7 décembre : 10 h 45, 14 h et (16 h 30 complet). Lieu : Parc des Expositions l’Iliade – 2 route départementale 32, 28000 Chartres. Tarifs : De 10 à 50 € selon placement












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