Notre critique de The Shadow’s Edge, la pépite d’action hongkongaise qui réveille Jackie Chan

Jackie Chan revient dans la peau d’un vieux flic rusé dans The Shadow’s Edge, un thriller d’action survitaminé, made in Hong Kong. Copyright Space Odyssey

Comment coffrer des malfrats à l’heure de l’IA ? C’est à cette épineuse question que répond The Shadow’s Edge, un captivant thriller d’action hongkongais signé Larry Yang. Mené tambour battant, nerveux et testostéroné à grands coups de technologiques numériques, ce polar contemporain met d’abord en scène un minutieux braquage orchestré par un vieux renard rusé, The Shadow (Tony Leung Ka Fai, la star du film L’Amant de Jean-Jacques Annaud en 1992), recherché par toutes les polices depuis trente ans.

Avec l’aide active de ses sept jeunes fils adoptifs, The Shadow planifie un braquage de haute volée à Macao, mettant en échec la police de la ville et leur surveillance IA baptisée « Spice girl ». Cette entrée en matière virtuose et high-tech permet à ces malfrats acrobates et transformistes de montrer de quoi ils sont capables.

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Tours de passe-passe

Entre manipulations des caméras de surveillance de la ville, création d’un fourgon fantôme poursuivi par toutes les polices, braquage d’un butin pharaonique en cryptomonnaie, spectaculaire saut en parachute du haut de la Macau Sky Tower, sans oublier les changements stupéfiants de vêtements pour tromper les flics, cette impeccable série de tours de passe-passe convoque évidemment quelques souvenirs du film Insaisissables .

Une fois le décor planté, et la police de la ville sacrément ridiculisée, le commissaire général de Macao ne peut que constater une chose : l’échec monumental des méthodes de surveillance policière moderne. Que faire ? Rappeler sous les drapeaux un vétéran de la surveillance à l’ancienne, un expert en filature à la retraite, bref Jackie Chan.

Wong (c’est son nom) ne tarde pas à comprendre que derrière cet audacieux braquage en apparence ultramoderne, se dissimule un « mastermind » qui n’est autre qu’un gangster de la même génération que lui. La traque se met en place, alors que Wong s’associe avec une jeune policière à laquelle il est lié par un secret qu’elle ignore.

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Une partie d’échecs

Si l’on voulait résumer à gros traits ce thriller haletant à la mise en scène inventive, on pourrait le comparer à une sorte de Heat  à la hongkongaise. Robert de Niro face à Al Pacino ayant fait place à Jackie Chan contre Tony Leung Ka-Fai.

Larry Yang ne s’embarrasse pas de subtilité. Mais il orchestre un duel à mort entre flic et voyou d’une autre génération dans un présent surtechnologique. Le film cavale d’une intrigue à l’autre sans temps mort, de la mise en place d’une filature à la confrontation finale. On pourra y voir un dialogue assez bien vu entre deux époques, au milieu duquel se joue une partie d’échecs entre deux spécialistes que tout oppose.

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Sur le plan de l’action, le spectateur est servi. Les séquences de karaté dans un ascenseur, dans un appartement, voire dans l’exiguë remise d’un restaurant du port obligeant les personnages à se bagarrer accroupis, sont assez bluffantes. Les chorégraphies créatives permettent surtout à Jackie Chan de montrer qu’à 70 ans, il est encore capable d’assurer le spectacle. Alors qu’il vient de se remettre en selle sur le plan international en intégrant la franchise Karaté Kid, l’acteur de Police Story prouve qu’il n’a pas renié ses racines. Loin de là. The Shadow’s Edge, véritable pépite d’action hongkongaise, doit sans aucun doute être l’un de ses meilleurs films depuis longtemps.