Actualité : Espionnage : ce cosmonaute russe est exclu du crew-12 de SpaceX pour violation des règles de sécurité

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Publié le 03/12/25 à 08h00

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Un incident rarissime vient de se produire au sein du futur crew-12 qui doit partir pour l'ISS en février avec une Falcon 9 : un cosmonaute vient d'en être exclu pour une atteinte au règlement de la sécurité intérieure du pays hôte, les États-Unis...

Oleg Artemyev, le cosmonaute accusé d'atteinte à la sécurité nationale aux Etats-Unis.

Oleg Artemyev, le cosmonaute accusé d'atteinte à la sécurité nationale aux Etats-Unis.

© Roscosmos

Les vols conjoints vers la Station Spatiale Internationale (ISS) sont un des rares secteurs où la coopération entre Russes et Américains demeure malgré la guerre en Ukraine. Mais ce type d'équilibre fragile peut-être mis à mal assez brutalement.

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C'est ce qui vient de se passer avec la mission Crew-12 de SpaceX, prévue pour février 2026. L'équipage sera privé du cosmonaute russe Oleg Artemyev, un pilote pourtant expérimenté avec des centaines de jours en orbite à son actif. Oleg Artemyev s'était, par ailleurs, déjà fait remarquer lorsqu'il avait posé avec le drapeau d'une province ukrainienne dans l'ISS.

Les cosmonautes russes n'ont pas hésité à s'afficher avec le drapeau de la province de Lougansk à l'intérieur de l'ISS.

Les cosmonautes russes n'ont pas hésité à s'afficher avec le drapeau de la province de Lougansk à l'intérieur de l'ISS.

© Roscosmos

Roscosmos, l'agence spatiale russe, a tenté de noyer le poisson en parlant d'un simple “transfert vers un autre emploi”. Mais les informations qui fuitent, notamment via le site d'investigation The Insider et des sources proches de la NASA, dressent un tableau beaucoup plus sombre.

Le smartphone et ITAR...

L'affaire aurait explosé fin novembre 2025 alors qu'Artemyev était en pleine formation dans les installations de SpaceX à Hawthorne, en Californie.

La faute du cosmonaute serait d'avoir utilisé son téléphone personnel pour photographier du matériel SpaceX “sensible”. On parle notamment de moteurs de fusée — potentiellement les Raptor du Starship ou des éléments du Falcon 9 — et de documents techniques internes. Il est accusé d'avoir ensuite fait “sortir” ces données de l'enceinte de l'entreprise en les exportant avec son téléphone.

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Moteur Raptor au siège de SpaceX sur le site de Hawthorne.

Moteur Raptor au siège de SpaceX sur le site de Hawthorne.

© SpaceX

C'est là que les Règlements sur le trafic international d'armes (ITAR) entrent en jeu. Pour les États-Unis, beaucoup de technologies spatiales ont des applications militaires. L'ITAR est un mur de sécurité qui contrôle strictement l'exportation et la diffusion de ces informations. Photographier un moteur de fusée, c'est potentiellement photographier un secret militaire technologique.

Pour un cosmonaute de ce niveau, on est loin de l'erreur d'étourderie. Voici ce que déclare le spécialiste Gregory Trishkin à The Insider : “Il est difficile d'imaginer un vétéran commettre une faute pareille par accident”. En d'autres termes : l'acte était délibéré.

Selon Ufotinik, sur X, Artemiev aurait été depuis expulsé des États-Unis.

Sophie Adenot, astronaute française de l'ESA, partira en février avec le remplaçant d'Artemiev

Sophie Adenot à l'ESA.

Sophie Adenot à l'ESA.

© ESA

Si la NASA ne donne aucun détail officiel pour éviter l'incident diplomatique, le message est clair. L'agence américaine ne peut pas transiger avec le règlement ITAR, même pour un partenaire spatial aussi vital que Roscosmos. Le fait d'avoir retiré Artemyev, sans attendre la fin de l'enquête interne, montre la gravité de la situation.

L'incident rappelle que la paix en orbite tient à un fil, surtout quand les technologies de pointe de sociétés privées comme SpaceX sont impliquées. La Russie, historiquement à la pointe de certains domaines, cherche évidemment à combler le fossé technologique creusé par les avancées rapides du secteur privé américain.

La bonne nouvelle pour la mission Crew-12, qui doit inclure l'astronaute française de l'ESA, Sophie Adenot, est que le remplaçant, Andrey Fedyaev, a déjà volé sur le Crew Dragon. Son entraînement pour reprendre le poste d'Artemyev sera donc court, et le calendrier de lancement ne devrait pas être affecté.

Reste que cette histoire de photos et de sécurité nationale laisse un goût amer et réaffirme que l'espace est redevenu un lieu où les tensions politiques s'expriment sans guère de retenue.

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