Bientôt, en Corrèze, vous roulerez sur la première route solaire de France

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On l’avait présentée comme une première mondiale. En 2016, une route solaire avait été inaugurée dans le village de Tourouvre-au-Perche, en Normandie. Une réalisation vantée à l’époque par Ségolène Royal, alors ministre de l’Ecologie, qui a tourné au fiasco quelques années plus tard en raison de médiocres performances énergétiques.

En Corrèze, un nouveau projet de « route solaire », elle aussi annoncée comme unique au monde, va bientôt voir le jour. Mais les porteurs du projet l’assurent, elle n’a strictement rien à voir avec la route normande.

Elle rapportera 1,2 million d’euros chaque année à la collectivité

Les panneaux solaires ne seront pas intégrés à la chaussée, comme à Tourouvre-au-Perche, mais surplomberont une départementale sur 3,4 km. Le département profite de la réalisation d’une déviation, à Lubersac, pour créer cette ombrière. Dotée de 52 000 m2 de panneaux solaires, elle sera capable de produire 13 000 MWh d’électricité par an. Soit la consommation annuelle de 10 000 habitants. Un projet chiffré à 16,1 millions d’euros, qui devrait rapporter 1,2 million d’euros de recettes annuelles à la collectivité.

Si la Corrèze est le premier département français à se doter d’une telle route, c’est que son président, Pascal Coste, a réussi à obtenir la validation de la commission de régulation de l’énergie (CRE) et à faire changer la réglementation, les routes n’étant habituellement pas éligibles aux ombrières. « Seuls les canaux fluviaux l’étaient, confirme le président de la Corrèze. Le cadre réglementaire a évolué pour rendre éligible ce projet. »

« Réduire de 10 % la facture énergétique des Corréziens »

« Il y a bien eu des velléités de construction d’ombrières photovoltaïques à Lyon, à Marseille et Bordeaux mais ce n’est pas allé plus loin. A Berlin, ils en ont réalisé une de 35 m2. Là, nous sommes sur une tout autre échelle », note Pascal Coste. L’intérêt, aussi, de cette ombrière photovoltaïque, c’est qu’elle évite toute nouvelle artificialisation de sols, et s’inscrit dans le respect de la loi ZAN (zéro artificialisation nette).

Le chantier de la déviation est aujourd’hui presque terminé et les travaux de l’ombrière ont débuté lundi dernier. Elle sera définitivement installée le 31 janvier 2027 pour une mise en service en février. « Le projet est de réduire de 10 % la facture énergétique des Corréziens dans une boucle de 20 km autour de cet ouvrage », note Pascal Coste qui reconnaît avoir dû convaincre sur la faisabilité du projet.

« Au départ, les entreprises n’y croyaient pas. Je suis persuadé que d’autres collectivités vont aujourd’hui s’intéresser à cette réalisation. D’autant qu’en France, il y a plus de 400 000 km de routes départementales. Comme quoi, la volonté politique peut encore avoir du sens. Ce pays n’est pas foutu, lance-t-il. Dans une France qui est réglementée et suradministrée, on s’est mis dans un mode projet et solutions. Et on les a trouvées. »

La Corrèze a pour projet deux autres déviations, à Varetz et Meymac. Et a d’ores et déjà prévu de les doter, elles aussi, d’ombrières photovoltaïques.

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