La dermatose nodulaire contagieuse se propage « à une vitesse foudroyante », et pourrait causer la mort de 10 % du cheptel bovin français, selon Annie Genevard.
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10 % des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n’était pas respecté, a mis en garde samedi la ministre de l’Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d’un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.
Cette maladie « très grave », et qui se propage « à une vitesse foudroyante », « peut entraîner la mortalité de 10 % du cheptel bovin français, c’est-à-dire plus d’un million et demi d’animaux », a averti Annie Genevard lors d’un point presse à la préfecture.
La stratégie sanitaire officielle, qui prévoit notamment, si une bête est contaminée, d’euthanasier tout le troupeau, « a porté ses fruits en Savoie et en Haute-Savoie », a fait valoir la ministre : dans ces deux départements alpins, « nous avons éradiqué la maladie en quatre mois » et « la vie est revenue », selon elle. « Oui, la stratégie mise en place fonctionne et nous protégerons l’élevage français », a encore insisté Annie Genevard.
Un abattage contesté
Mardi, l’abattage d’un troupeau de 83 vaches dans un élevage de Pouilley-Français, dans le Doubs, s’est déroulé de manière houleuse : des centaines de manifestants étaient venus protester contre cette mesure et les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène.
A posteriori, la préfecture du Doubs a fait état jeudi de résultats d’analyses montrant que quatre vaches, et non pas une seule, étaient en fait contaminées dans ce troupeau.
Annie Genevard, qui devait rencontrer samedi l’éleveur touché par cet abattage massif, a revendiqué un discours « de compassion, mais aussi de vérité », excluant tout assouplissement du protocole.
« Après le désespoir de l’abattage d’un troupeau, il y a l’espoir de la reconstitution d’un troupeau, du retour à la vie dans la ferme. Et c’est à cet espoir qu’il faut absolument s’accrocher », a-t-elle souligné.
Sur environ 2 700 animaux euthanasiés en France depuis cinq mois, plus de 1 700 l’ont été dans une zone se partageant entre la Haute-Savoie, la Savoie et l’Ain, premier foyer de l’épizootie qui frappe désormais dans les Pyrénées et le Doubs.












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