« Je me réjouis que l’Eurovision n’ait pas cédé aux pressions », écrit ce vendredi sur le réseau social X le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Ce dernier a réagi au vote des membres de l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER) en faveur de nouvelles règles permettant « la participation de tous » à l’événement musical.
Ainsi, malgré les critiques sur la guerre à Gaza et la controverse autour du soutien public massif aux candidats israéliens lors des précédentes éditions, « une large majorité » des membres de l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER) ont « convenu de ne pas organiser un vote sur la participation » d’Israël et le pays pourra s’il le souhaite participer l’année prochaine au télé-crochet qui se déroulera à Vienne en mai.
Le ministre français se réjouit « que la France ait contribué à empêcher un boycott d’Israël dans cette enceinte ». Pour Jean-Noël Barrot, « jamais la France ne s’engagera dans la voie du boycott d’un peuple, de ses artistes ou de ses intellectuels » car « tout s’y oppose dans l’âme et la tradition de notre pays, celle de l’humanisme des Lumières ».
« Par la culture, chacun apprend à comprendre l’autre et se retrouve dans ce qu’il y a de plus universel en lui, son humanité. Y a-t-il meilleur moyen de cultiver la paix ? », poursuit le chef de la diplomatie française.
Plusieurs pays boycottent le concours
Jeudi soir, à la suite de cette annonce, plusieurs pays ont annoncé se retirer du concours. Les diffuseurs de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Irlande et de la Slovénie ont annoncé leur boycott. D’autres boycotts pourraient être annoncés, comme celui du diffuseur islandais RUV, qui prévoit une décision « mercredi ». L’homme politique français regrette « profondément que plusieurs chaînes de télévision européennes aient fait un autre choix ».
« J’appelle au refus catégorique de l’obscurantisme promu par les tenants du boycott dans les salles de spectacles comme dans les universités. Faudrait-il, par opposition à la politique d’un gouvernement, pousser la bêtise jusqu’à interdire les romans de David Grossman, les films d’Amos Gitaï, les concerts d’Avishai Cohen et de Daniel Barenboïm ? », s’interroge le ministre. « Assumons sans fard les différends politiques et les désaccords gouvernementaux, si profonds soient ils. Mais laissons la poésie, le cinéma et la musique rapprocher les êtres », conclut Jean-Noël Barrot.
Israël, par la voix de son président Isaac Herzog, a salué l’annonce de l’UER, estimant que son pays « mérit (ait) d’être représenté sur toutes les scènes du monde ». « Israël fait partie de l’Eurovision tout comme l’Allemagne fait partie de l’Europe », a également affirmé le ministre allemand de la Culture, Wolfram Weimer, au journal Bild.
De nouvelles règles
Cette année, Israël a été accusé d’ingérences et d’instrumentalisation politique du concours. Sous pression des appels au boycott, l’UER avait annoncé le 21 novembre une modification des règles du télé-crochet et un renforcement des efforts pour « détecter et prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée ».
Les nouvelles mesures, approuvées jeudi, « découragent vivement toute campagne promotionnelle disproportionnée (…), en particulier si celle-ci est lancée ou appuyée par des tiers, notamment un gouvernement ou une agence gouvernementale ».
Le concours prévoit que tous les habitants des dizaines de pays participants au concours peuvent voter, par téléphone, SMS ou en ligne. Dans chaque pays, un jury de professionnels vote également. Ces deux votes ont le même poids. Mais avec les nouvelles règles, le nombre maximal de voix par mode de paiement « passera de 20 à 10 ».












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