Festival de BD d’Angoulême : la salariée qui avait porté plainte pour viol « soulagée » par l’annulation de l’édition 2026

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La révélation de son histoire a fait vaciller une institution de la culture française. Élise Bouché-Tran, ex-salariée de 9e Art+, société organisatrice du Festival international de la bande dessinée (FIBD) à Angoulême, avait porté plainte après avoir été victime d’un viol en marge de l’édition 2024. Elle avait accusé 9e Art+ de l’avoir licenciée après avoir révélé les faits. L’annulation de l’édition 2026, annoncée ce lundi 1er décembre, la « soulage », indique l’ex responsable communication de l’entreprise au micro de France Inter.

« J’ai l’impression que c’est l’aboutissement de quelque chose qui a été assez long pour moi, pour les auteurs, et les autrices également. Finalement, ça montre qu’on ne peut pas toujours s’en tirer avec un management aussi toxique que celui de mon ancien employeur », explique-t-elle.

Licenciée après sa plainte

Pour préserver son anonymat, Élise Bouché-Tran s’est longtemps fait appeler « Chloé » dans les médias. Mi-novembre, alors que la polémique sur l’organisation du FIBD 2026 prenait de l’ampleur, elle a décidé de prendre la parole à visage découvert. « Il faut que je montre mon visage, car ce n’est pas à moi d’avoir honte de ce qu’il s’est passé », justifiait-elle auprès de France 3.

Victime d’un viol de la part d’un prestataire du festival en janvier 2024, Élise Bouché-Tran avait déposé plainte… avant d’être licencié moins de deux mois plus tard, le 12 mars. « À partir du moment où j’ai révélé ce qui s’est passé, je n’ai reçu aucun soutien de la part de mes ex-collègues. Il n’y en a aucun qui a répondu à mes messages ou qui m’a appelé. Je me suis retrouvée complètement seule », regrette-t-elle au micro de France inter.

« Le licenciement de cette personne ne résulte en rien de ce qui a pu se passer au niveau d’un viol potentiel », s’était défendu en février 2025 dans Le Parisien Franck Bondoux, directeur du festival. « Nous ne sommes pas au courant quand nous décidons de ce licenciement. Il repose sur des motifs liés à un comportement professionnel inapproprié, avec des problématiques d’alcool, de comportements déplacés par rapport à des collègues. »

« Peut-être le moment de faire table rase »

Interrogée sur l’annulation de l’édition 2026 du festival, Élise Bouché-Tran estime que c’est « peut-être le moment de faire table rase ». La jeune femme de 32 ans espère qu’un « nouveau festival avec une nouvelle gestion, un nouveau fonctionnement » pourra « naître ». Elle « souhaite que le Festival puisse repartir de manière complètement différente en remettant au centre les personnes qui créent, les artistes. Peut-être qu’à ce moment-là, je pourrais me dire que je pourrais y retourner, pour le plaisir cette fois-ci et pas pour le travail. »

Il faudra peut-être encore attendre. Dans un communiqué publié après l’annonce de l’annulation de l’édition 2026, 9e Art+ pointait la « lourde incertitude » qui pèse sur l’édition 2027, « dont l’organisation (lui) appartient juridiquement ».

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