« Les gens se motivent, les établissements s’engagent » : dans l’Aube, 800 kg de canettes en alu recyclées pour une bonne cause

« Le projet Can’Alus est parti du lycée Gabriel-Voisin, avec deux enseignants et des élèves qui cherchaient des moyens de nous aider. Ils ont eu l’idée géniale de recycler des canettes en alu », rembobine Fanette Delamarre, présidente d’Assofrani, l’association de solidarité franco-nigérienne qui œuvre depuis 2002 pour faciliter l’accès à l’eau au Niger avec la création de 70 puits à son actif. L’opération débute durant l’automne 2024. En mai 2025, le premier bilan affiche près de 600 kg de canettes collectées. Quelques mois plus tard, la dynamique s’accélère, et la collecte dépasse les 800 kg. Une progression fulgurante qui illustre la puissance du réseau mis en place.

Durant l’année écoulée, nombreuses écoles et collèges de l’Aube ont en effet rejoint le mouvement : Verrières, Lusigny, Sainte-Savine, Vendeuvre, Bar-sur-Aube, établissements publics ou privés… Jusqu’à des représentants de l’enseignement supérieur, avec l’IUT de Troyes et Y School.

Certaines petites écoles rurales déposent régulièrement 10 kg par mois, tandis que d’autres livrent via des réseaux plus complexes, organisés autour des collèges. « Ça fait tache d’huile. Chaque intervention, chaque conférence entraîne deux ou trois nouveaux contacts. Les gens se motivent, les établissements s’engagent », constate Fanette Delamarre.

Restaurants, boulangeries, fast-food, maison du don, clubs sportifs, atelier vélo solidaire de Sainte-Savine… Le mouvement dépasse désormais largement le cadre scolaire et la chaîne solidaire s’étoffe semaine après semaine.

Autre soutien du dispositif : le fondeur, basé à Vauxrenard (Rhône). « Il fait 300 km pour venir chercher nos sacs, gratuitement. Et en plus, il rachète les canettes bien plus chères que le prix du marché. C’est son geste pour l’association », salue Fanette Delamarre.

« Une canette met plus de 200 ans à disparaître »

Avec 800 kg collectés à l’heure actuelle, atteindre la tonne avant la fin de l’année est une ambition réaliste, mais demande de renforcer le rythme actuel. « Il nous manque encore 200 kg, mais avec l’enthousiasme actuel, on a toutes nos chances d’y parvenir », espère l’organisatrice, qui lance un appel aux coups de main pour la collecte des sacs, mais aussi aux coups de pied pour écraser les canettes et aux dons pour alimenter le financement du 71e puits de l’association.

Cette semaine, Fanette Delamarre, son mari Pascal et Catherine Vanetti, la secrétaire de l’Assofrani, se sont rendus dans deux écoles primaires de Sainte-Savine (Aube) pour sensibiliser les écoliers à l’importance de l’eau sur notre planète et leur projet pour financer des puits au Niger. « Une canette met plus de 200 ans à disparaître et une tonne d’alu recyclée, c’est 9 tonnes de CO2 économisées sur l’extraction de bauxite, minéral essentiel à la production d’aluminium », explique Pascal Delamarre.

Prochain rendez-vous majeur : la participation à la Semaine de l’Eau à l’Art Déco, à Troyes (Aube), ce vendredi 28 novembre à partir de 16 heures, dans le cadre du mois du film documentaire. Un collecteur de canettes sera spécialement installé pour l’occasion. « Chaque canette compte : elle évite un déchet inutile et elle aide à offrir de l’eau à ceux qui n’en ont pas », rappelle la présidente.

Le fondeur partenaire souhaite désormais devenir représentant d’Assofrani dans son département du Rhône, afin d’y lancer lui-même la collecte de canettes. Un développement prometteur qui pourrait financer, à terme, un puits supplémentaire chaque année.

« Si l’initiative se déploie ailleurs, ce serait un puits financé. C’est formidable », s’enthousiasment Fanette et Pascal. L’association espère également mettre en place des points de collecte permanents à Sainte-Savine, notamment dans les clubs sportifs, associations et lieux de passage.