Par Le Figaro avec AFP
Le 5 décembre 2025 à 11h50

Le réalisateur a affirmé qu’il ne souhaitait pas s’exiler de son pays, où il vient d’être condamné à un an de prison pour « activités de propagande ». Il y « puise la force de créer », déclare-t-il.
Passer la publicité Passer la publicitéMalgré l’hostilité de son gouvernement et sa condamnation à un an de réclusion pour « activités de propagande », Jafar Panahi affirme qu’il reviendra en Iran. Le réalisateur est en pleine tournée internationale pour les Oscars, où son long-métrage Un simple accident représentera la France dans la catégorie meilleur film étranger. La récente obtention d’un prix célébrant le cinéma indépendant confirme que celui-ci a des chances de l’emporter.
« Je n’ai jamais envisagé de quitter mon pays pour être un réfugié, bien qu’on m’en ait donné l’opportunité, y compris lors des années les plus difficiles », a déclaré jeudi le cinéaste, palme d’or 2025 pour Un simple accident, depuis le Festival international du film de Marrakech, selon des propos rapportés par Variety .
Sa peine d’un an de prison a été assortie d'une interdiction de voyager de deux ans et d'adhésion à tout groupe politique ou social, a précisé lundi son avocat Mostafa Nili, ajoutant avoir l'intention de faire appel.
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Retourner en Iran « dès que possible »
« Je n’ai qu’un seul passeport, a ajouté le réalisateur, s’exprimant en Farsi, traduit en Anglais. C’est le passeport de mon pays et j’ai l’intention de le garder ». « Le pays où l'on vit est le meilleur endroit où vivre, peu importe les problèmes, les difficultés », a insisté l’artiste de 65 ans. « Mon pays est l'endroit où je peux respirer, où je peux trouver une raison de vivre et où je puise la force de créer. Les problèmes auxquels l'Iran est confronté ces jours-ci sont des problèmes temporaires. »
Je sais que mes films ne plaisent pas au gouvernement. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas retourner dans mon pays.
Jafar PanahiLe réalisateur, Ours d’or à Berlin en 2015 pour Taxi Téhéran, a déjà fait deux séjours en prison. La première fois en 2010 pendant 86 jours, puis à nouveau sept mois entre 2022 et 2023. Il a été libéré après une grève de la faim. Figure de la Nouvelle vague du cinéma iranien, il a également été interdit de sortie du territoire pendant quinze ans, jusqu'à ce qu'il puisse se rendre à Cannes en mai pour présenter Un simple accident.
Représentant de la France aux Oscars
Jafar Panahi dit avoir accepté le « prix » à payer pour son esprit critique. « Ce prix peut être économique si vous êtes dans un pays occidental, ou politique dans un pays comme le mien. Mais j’en suis conscient. J’ai fait ce choix. Je sais que mes films ne plaisent pas au gouvernement. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas retourner dans mon pays. J’y retournerai. »
Tourné clandestinement, Un simple accident raconte l'histoire de cinq Iraniens victimes de la brutalité et de l'arbitraire de la République islamique, persuadés d’avoir mis la main sur l'un de leurs anciens geôliers. Jafar Panahi effectue une tournée internationale pour défendre son film dans la course aux Oscars.
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« Cette condamnation est intervenue au beau milieu de ce processus, mais je vais finir ma campagne et retournerai en Iran dès que possible ensuite », conclut Jafar Panahi.

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