Massage suédois : idéal pour les sportifs

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Femme allongée recevant un massage du dos dans un cadre de spa relaxant © Istock / Getty image plus / © NanoStockk

Star de la récupération musculaire, le massage suédois est loin de n’être qu’un massage pour sportifs. Voici pourquoi.

L'essentiel

Résumé par l’IA, validé par la Rédaction.

Courbatures, tensions… Le massage suédois s’impose comme la solution bien-être du moment. Héritier de la gymnastique suédoise, il combine gestes toniques et mouvements fluides pour aider le corps à relâcher la pression. À qui s’adresse-t-il vraiment ? Et que peut-on en attendre ? Réponses avec Isabelle Trombert, formatrice certifiée en massages.

Définition: qu’est-ce que le massage suédois ?

Le massage suédois est un massage dynamique. « Comme tous les massages, il mêle l’effleurage, le pétrissage, la friction, la pression glissée et la percussion », explique Isabelle Trombert, formatrice certifiée en massages. Mais sa spécificité tient à son objectif : « C’est un massage vraiment orienté vers la récupération musculaire, idéal pour les sportifs ou les personnes qui accumulent des tensions. Il a un double effet drainant et relaxant. ». Petite précision :  ce massage se pratique généralement avec de l’huile, afin de permettre des gestes sans créer d’irritation sur la peau. 

Quelle différence avec le massage californien ? 

L’experte insiste sur la distinction avec le massage californien. « Le californien est un massage très enveloppant, lent, axé sur le bien-être émotionnel. Il vise la détente du système nerveux grâce à de longs mouvements fluides », précise-t-elle. Un massage particulièrement adapté en période de stress, d’épuisement ou de burn-out, y compris chez les sportifs : le surentraînement (overtraining) s'explique souvent par une surcharge nerveuse.

À l’inverse, le massage suédois est plus tonique, centré sur les muscles et la circulation. « Son objectif est avant tout physique : détendre, drainer et préparer le muscle à mieux récupérer », résume la praticienne.

Et avec la technique deep tissue ? 

Le deep tissue, ou « deep massage », est lui aussi fréquemment confondu avec le massage suédois, regrette la spécialiste. « On a tendance à employer le terme deep tissue un peu à toutes les sauces pour désigner des techniques qui n’ont parfois rien à voir », se désole Isabelle Trombert.

Contrairement au suédois, le deep tissue vise avant tout à étirer et allonger le muscle en profondeur, un peu à la manière des étirements. Il s’adresse particulièrement aux personnes qui pratiquent beaucoup de renforcement musculaire. « Leurs muscles deviennent très forts, mais surtout dans la contraction. Leur redonner de la longueur est essentiel pour la performance », rappelle l’experte.

Le massage suédois, lui, ne cherche pas cet étirement profond : il travaille surtout sur la circulation, la détente générale et la récupération musculaire.

Pourquoi est-ce un massage très complet pour les sportifs ?

Pour Isabelle Trombert, le massage suédois coche toutes les cases de la récupération sportive :

  • Amélioration de la circulation sanguine, ce qui accélère l’élimination des déchets métaboliques (dont l’acide lactique).
  • Diminution des tensions musculaires et accélération de la récupération post-effort.
  • Réduction du risque de blessures, car des muscles détendus récupèrent mieux et s’adaptent plus facilement aux charges d’entraînement.

Historiquement, ce massage a été pensé comme un accompagnement à la calisthénie, une gymnastique suédoise très exigeante physiquement, explique-t-elle. 

L’experte rappelle cependant que la récupération ne peut pas se résumer à un massage :
« Il faut écouter son corps, progresser en intensité, bien dormir, bien s’hydrater, bien manger. Les étirements aussi sont bénéfiques, mais à faire en dehors des entraînements et de façon encadrée, pour améliorer la souplesse en évitant les claquages. »

Quels sont les autres bienfaits du massage suédois ?

Au-delà de l’aspect sportif, le massage suédois offre d’autres bénéfices reconnus :

  • Il est relaxant : les gestes rythmés, profonds mais enveloppants, favorisent une diminution du cortisol, l’hormone du stress, et stimulent le système parasympathique (le “mode récupération” du corps). 
  •  Il est drainant : Les pressions glissées et pétrissages activent la circulation sanguine et lymphatique, ce qui réduit les sensations de jambes lourdes et aide à limiter les œdèmes légers.
  • Il agit sur les tensions liées au travail : « Il est très utile pour les personnes qui sollicitent énormément un groupe musculaire dans leur métier, même sans être sportif », souligne Isabelle Trombert (travaux physiques, gestes répétitifs, station debout prolongée…).

Comment ça se déroule ? Quelles parties du corps sont massées lors du massage ? 

Un massage suédois se déroule généralement sur table, avec de l’huile, et commence par quelques effleurages pour échauffer les tissus avant d’enchaîner pétrissages, frictions, pressions glissées et percussions. "Le praticien adapte l’intensité selon les besoins, en travaillant les zones les plus sollicitées. Il peut être réalisé sur tout le corps (dos, épaules, nuque, bras, jambes, pieds ) ou se concentrer sur une zone précise en cas de tensions ou pour la récupération sportive", précise Isabelle Trombert.

Quelle tenue dois-je porter ? 

Aucune tenue particulière n’est nécessaire : on vient simplement avec des vêtements confortables et faciles à retirer. Le massage se fait ensuite en sous-vêtements, et le praticien couvre toujours le reste du corps avec une serviette pour préserver l’intimité. Selon les praticiens, un slip jetable peut être fourni.

Quelle durée et quelle fréquence ?

La fréquence dépend du style de vie et du niveau d’activité , selon l’experte : 

  • 30 minutes par semaine : suffisant pour entretenir une bonne détente musculaire.
  • 1 heure toutes les deux semaines : idéal pour un entretien régulier.
  • Pour les sportifs : « On peut se permettre une séance chaque semaine en période d’entraînement », recommande Isabelle Trombert, masseuse certifiée.

L’intensité est modulable selon la sensibilité de chacun, rappelle-t-elle. 

Vers quels professionnels se tourner (formation, certification) ? 

Il n’existe pas de titre d’État pour les masseurs bien-être, mais il existe des références sérieuses :

  • Formations de 300 à 500 heures minimum pour des praticiens vraiment compétents, selon Isabelle Trombert.
  • Adhésion à une fédération professionnelle de massage bien-être, gage de sérieux (Fédération Française de Massage-Bien-Être, FFMBE).
  • Vérifier que le praticien maîtrise les techniques spécifiques du massage suédois.

Pour les besoins médicaux ou en cas de pathologie, il faut s’orienter vers un kinésithérapeute diplômé d’État, seul habilité à pratiquer un massage thérapeutique.

Existe-t-il des contre-indications ?

Oui. Bien que ce soit un massage doux et adaptable, certaines situations nécessitent une prudence absolue :

  • Phlébite ou suspicion de phlébite : « le massage peut favoriser la migration d’un caillot : c’est donc strictement contre-indiqué. Un praticien qui ne sait pas qu’on ne masse jamais sur une phlébite est clairement à éviter », glisse-t-elle.
  • Risques cardiovasculaires importants : les personnes ayant des antécédents d’embolie pulmonaire, AVC récents, troubles sévères du rythme cardiaque : “dans ce cas , un avis médical obligatoire”, pour la masseuse.
  • Inflammation aiguë, fièvre, infection cutanée : Attendre la guérison complète.
  • Cancer en phase active (selon le contexte) : un avis médical est recommandé, même si les massages bien-être peuvent être adaptés.
  •  Grossesse : le suédois peut être pratiqué, mais avec des gestes adaptés et par un praticien formé à la périnatalité.

Sources

Entretien avec Isabelle Trombert, massothérapeute certifiée

Remerciements à Hemtonkiné (Hemrick Verwaerde), kinésithérapeute et ostéopathe du sport.

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