Placements : le PEA, une enveloppe retraite encore sous-estimée

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Enveloppe d’épargne de long terme, permettant d’investir sur des actifs risqués (actions, titres d’entreprises non cotées…), souple dans ses versements et peu onéreux : le plan d’épargne en actions (PEA) présente de nombreux atouts pour un épargnant désireux de se constituer un capital. Il est aussi tout à fait légitime dans une stratégie retraite. "Les épargnants ont souvent le réflexe de procéder à des rachats sur leur assurance-vie s’ils ont besoin de revenus complémentaires à la retraite, mais je conseille à mes clients d’utiliser plutôt leur PEA, qui est très pertinent dans cette optique", estime Alban de la Raitrie, gérant privé chez Financière d’Uzès. D’autant que certains PEA ouverts de longue date peuvent avoir atteint des montants d’encours importants grâce à la valorisation des actifs détenus et à la capitalisation des gains.

Or, une fois que le plan a plus de cinq ans, il est possible d’y réaliser des retraits à la carte, rapidement et sans frais. Les plus-values sont exonérées d’impôts ; seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) sont dus. De ce point de vue, le PEA est très compétitif par rapport à l’assurance-vie où les gains contenus dans les retraits sont taxés à 7,5 % après huit ans (et 12,8 % au-delà de 150 000 euros pour les versements réalisés après le 27 septembre 2017), avec un abattement de 4 600 euros pour un célibataire et de 9 200 euros pour un couple. Les prélèvements sociaux y sont également prélevés.

En outre, cet acte n’entraîne pas la clôture du placement et cela ne vous empêche pas de réaliser des versements complémentaires par la suite. Seule contrainte : le total de ces derniers ne peut excéder 150 000 euros.

Utiliser son PEA comme une tirelire est d’autant plus pertinent qu’il n’offre aucun avantage au moment de la transmission. En effet, au décès, les capitaux intègrent l’actif successoral et sont taxés avec le reste de la succession. "Au contraire, si vous réalisez des prélèvements sur votre assurance-vie, vous allez réduire les montants transmis dans des conditions favorables", souligne Guillaume Lucchini, fondateur du multi family-office Scala Patrimoine. En effet, l’assurance-vie est idéale pour transmettre son patrimoine grâce à de généreux abattements.

Plusieurs stratégies peuvent être mises en place. Tout d’abord, il faut réduire le risque sur tout ou partie de son épargne. "Selon les besoins, on réoriente les investissements sur des sociétés versant de généreux dividendes ou bien on sécurise le portefeuille avec des actifs non risqués tels que des Sicav monétaires éligibles au PEA", explique Alban de la Raitrie. Il est aussi possible de combiner une poche sans risque, pour les besoins de court terme, et une poche qui continue de fructifier, investie en actions. Si vous n’avez plus envie de gérer activement votre portefeuille, vous pouvez recourir à des fonds ou des ETF bien diversifiés.

Le jour où vous souhaitez récupérer une partie de cette épargne, le PEA offre une grande flexibilité. Vous pourrez choisir - au cas par cas - de céder des lignes en moins-values si vous estimez qu’elles n’offrent aucune chance de rebond, des titres en plus-value pour empocher vos gains ou bien vos placements monétaires.

Une autre option consiste à convertir son PEA en rente viagère, laquelle permet de percevoir des revenus fixes jusqu’à son décès. Ces derniers sont totalement défiscalisés. Lors de la mise en place de la rente, des prélèvements sociaux sont prélevés sur les plus-values, puis sur une partie de la somme perçue de manière périodique (arrérages) qui dépend de l’âge de la personne percevant la rente. Une solution radicale, mais protectrice en cas de besoins financiers récurrents.

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