Prime Video : Jarry, Gad Elmaleh, Jamel, Elena Nagapetyan… Le retour chic et choc du gala Juste pour rire

Dans le monde (francophone) de l’humour, Montréal est une capitale. La ville où se tient, depuis 1982, l’un des plus grands rendez-vous comiques de la planète. De retour sur le petit écran français après des années de disette et de déboires désormais soldés, le gala de la francophonie 2025 du festival canadien Juste pour rire, mis en ligne ce jeudi sur Prime Video, s’offre un casting de luxe avec, notamment, deux poids lourds indiscutables de la discipline : Gad Elmaleh et Jamel Debbouze.

Cerise sur le gâteau au sirop d’érable, le premier a vécu plusieurs années au Québec, prétexte à un premier sketch à la douane durant lequel le papa de « Chouchou » fait parler son art à copier l’accent chantant de nos cousins nord-américains. Plus tard dans la soirée, le quinquagénaire aux cheveux poivre et sel coupés à ras offre un savoureux extrait de son dernier show — « Lui-même », déjà vu par plus de 400 000 spectateurs en salles — dans lequel il évoque les affres de la cinquantaine avec son habituel sens de l’observation, ses mimiques, sa gestuelle.

Quant au deuxième, il débarque dans le gala « par surprise », comme un chien dans un jeu de quilles, et signe une improvisation « à la Jamel », pleine de tchatche, de spontanéité… et de micros défectueux. Fil rouge du show, le gala est présenté par le jeune humoriste québécois Mehdi Bousaidan, encore peu connu du public tricolore mais plutôt du genre très doué au jeu aux sept différences entre France et Canada. Il met du lien et du liant entre les sketchs des invités aux styles variés.

La révélation Sarah Lélé

Jarry fait du Jarry et part directement dans la salle pour « clasher » le public avec un mélange de piques cinglantes et d’amour, sa marque de fabrique. Parmi ses collègues qui n’hésitent pas, non plus, à oser flirter avec la ligne jaune du politiquement correct, on peut citer la nouvelle sensation venue de l’Est, Elena Nagapetyan, qui raconte au pays de la poutine (spécialité culinaire québécoise) avoir « quitté la Russie parce que les mecs sont moches ».

Rayon révélations, la jeune Belge Sarah Lélé fait forte impression avec un sketch très enlevé sur l’homophobie et la Coupe d’Afrique des nations. Le Girondin Nordine Ganso apporte douceur et piquant en parlant notamment de son métissage. Ilyes Djadel partage avec drôlerie sa phobie des chiens.

Petite parenthèse musicale très originale avec la chanson (presque) douce de Laurie Peret, qui raconte à sa façon son amour pour les bad boys. En treillis militaire, Waly Dia dégaine ses vannes sur les sujets les plus sensibles du moment (Gaza, Trump, la pédocriminalité…) avec son débit mitraillette et son sens de la formule chirurgical. Le Canadien Anas Hassouna clôt l’émission avec fraîcheur et (im)pertinence. Un show de belle facture.