
REPORTAGE - Mercredi soir, une opération d’envergure inédite a été menée à la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis pour lutter contre la prolifération d’objets illicites. En présence du garde des Sceaux, plus de 150 détenus ont été concernés par cette inspection inopinée.
«Tu as démonté la porte du frigo?» Sans attendre la réponse, un surveillant pénitentiaire de la maison d’arrêt de Villepinte, désosse méthodiquement le petit électroménager devant lui : il décolle les joints de caoutchouc de la porte, arrache les parois isolantes de la partie congélateur.
«C’est là que l’on retrouve une majorité de téléphones : dans les frigos», commente-t-il tout à sa tâche. Quatre autres surveillants retournent, avec lui, la cellule de 12 mètres carrés dans laquelle cohabitent trois détenus dans un capharnaüm indescriptible de vaisselle entassée dans un minuscule évier, d’amoncellement de tongs et de tennis dans un coin, de linge fourré dans de grands cabas en plastique, et de pyramide de packs d’eau dans l’entrée. Sur la tablette du lavabo se côtoient un empilement de savonnettes Dove et un épluche-légumes. À la fenêtre, sur un cintre, un T-shirt sèche. Un autre textile pend et cache pudiquement les toilettes ; au mur, sont accrochés de multiples instruments…

il y a 1 day
3









English (US) ·