Il s’est dit heureux, et c’est déjà un signe. Une grosse heure après avoir assisté en petit comité au tirage au sort de la prochaine Coupe du monde en Australie (1er octobre – 13 novembre 2027), le sélectionneur des Bleus s’est présenté à midi pile ce mercredi dans l’auditorium de TF 1 (Paris XVIe), le diffuseur de la compétition. Heureux donc, mais surtout impatient et déjà projeté sur l’événement et sur cette demi-finale potentielle contre l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. Car avant, la route semble plutôt bien dégagée avec une poule E où le Japon, les États-Unis et les Samoa ne devraient pas poser trop de problèmes à ses joueurs. Avec un possible huitième contre l’Écosse, un quart face aux Fidji, les Bleus peuvent espérer voir loin. Fabien Galthié aussi. « Notre ambition est d’être champions du monde, dit-il. À jamais les premiers. »
La poule du XV de France paraît facile…
En étant tête de série (5e), on pouvait penser qu’on aurait un tableau abordable. Ce parcours nous amènerait potentiellement en demi-finale où nous retrouverions l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. À eux trois, ce sont neuf titres de champions du monde (4 pour les Springboks, 3 pour les All Blacks, 2 pour les Wallabies) qui se retrouvent dans notre partie de tableau.
Affronter des équipes plus faibles permet-il de mieux se lancer dans la compétition ?
Une Coupe du monde, c’est long. C’est la plus longue des épreuves sportives, encore plus qu’une Coupe du monde de football. C’est quasiment une compétition de deux mois et sept matchs pour ceux qui vont en finale. Par rapport à notre poule, on a déjà joué contre le Japon et on ira à Tokyo l’été prochain. Les États-Unis, je me souviens de les avoir affrontés en 1991. Quant aux Samoa, on ne les croise pas souvent. C’est un tirage abordable mais il faut respecter nos adversaires.
« Au vu du parcours potentiel, c’est grandiose »
Êtes-vous content de ce tirage au fond de vous ?
Assister au tirage au sort d’une Coupe du monde, ça fait quelque chose. Cela remue des sentiments mêlés à la joie de disputer cette compétition. Au vu du parcours potentiel, avec cette demi-finale en point de mire, c’est grandiose.
Comment allez-vous aborder cette compétition avec ce premier tour sans grand obstacle ?
Déjà, on sait qu’entre la finale du Top 14 et notre préparation, on aura deux semaines de plus, c’est-à-dire un mois de repos pour les joueurs qui auront disputé la finale. Ensuite, même si nous ne les dévoilerons que dans un mois environ, il y aura trois très beaux matchs de préparation en Europe puis on partira tôt en Australie pour s’acclimater au décalage horaire. Cela représente à peu près cinq mois pendant lesquels nous vivrons pour cet événement.
Ces trois matchs de préparation, c’est votre souhait ?
Oui parce qu’on ne joue pas énormément. Si on se projette, il y aura dix-sept ou dix-huit matchs à partir de maintenant jusqu’à la Coupe du monde. Ce n’est pas beaucoup. Donc c’est intéressant de disputer trois matchs de préparation. C’est cohérent, ni trop ni pas assez, sachant qu’il y aura des rotations. Les matchs nous permettent de régler les problèmes, c’est là qu’on voit ce qui ne va pas. Les entraînements, c’est bien, mais ça ne remplace pas.
L’Afrique du Sud sera-t-elle l’épouvantail de la compétition ?
Il ne faut pas écarter l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud est n°1 et marche sur le rugby mondial. C’est grandiose pour nous.
La hiérarchie mondiale peut bouger d’ici là…
Je ne crois pas qu’elle va trop bouger. On en verra bien, mais à mon avis, ça ne changera pas beaucoup.
« C’est l’occasion d’être à jamais les premiers »
Le XV de France n’a plus disputé de demi-finale depuis 2011, n’avez-vous pas encore plus de pression pour y parvenir avec ce tableau facile ?
La pression, on l’a toujours. L’équipe de France n’a jamais gagné cette compétition, c’est ce qu’il faut voir.
Pensez-vous pouvoir la gagner ?
Oui. Je suis clair. Notre ambition est d’être champions du monde. Ce sera très difficile d’atteindre ce graal, mais pour nous potentiellement, c’est l’occasion d’être à jamais les premiers.
Espérez-vous compter sur davantage de joueurs premiums lors de la prochaine tournée alors que le renouvellement de la convention entre la Fédération française et la Ligue nationale se discute actuellement ?
C’est un sujet politique. Cela ne m’appartient plus aujourd’hui. Cela appartient au rugby français. Mais je suis optimiste, et confiant.
« Il faut continuer à créer de l’émulation »
Comment avez-vous jugé le retour d’Antoine Dupont, samedi dernier en Top 14 ?
Il a joué une grosse demi-heure, cela s’est plutôt bien passé. Les circonstances faisaient qu’en face le Racing était à 14 ou à 13. C’est toujours très spécial de reprendre neuf mois plus tard. Antoine n’avait pas bandé son genou. Souvent on le fait pour se rassurer. C’est de bon augure pour lui, pour le Stade toulousain et pour la suite.
Vous allez aborder le prochain Tournoi des Six Nations en tant que tenant du titre…
Le dernier doublé réalisé par le XV de France, c’est en 1997 et 1998. Pour nous, c’est intéressant. Avec un calendrier très particulier en jouant un jeudi soir (5 février) en ouverture contre l’Irlande. Il ne faut pas oublier ce que l’on a fait pendant quatre semaines cet automne. Il faut continuer à créer de l’émulation. C’est le moment de challenger l’émulation.












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