L’UBB, tenante du titre, et le Stade Toulousain se présentent à nouveau comme les grands favoris d’une Champions Cup que le Top 14 truste depuis cinq saisons.
Le 17 octobre 2020 s’est produit un petit événement. Dans un stade de Bristol à huis clos, et lors d’une finale décalée à l’automne en raison de la pandémie de Covid, les Anglais d’Exeter remportaient la Champions Cup aux dépens du Racing 92. C’était il y a cinq ans et, depuis, la compétition européenne est (re)devenue la chasse gardée des clubs français. Cinq triomphes en autant d’éditions : le Stade Toulousain (2021 et 2024), le Stade Rochelais (2022 et 2023) et, enfin, l’Union Bordeaux-Bègles au printemps dernier.
Renforçant un peu plus la suprématie du Top 14 avec treize sacres (et 16 finales perdues), devant l’Angleterre (10 titres, 6 défaites en finale) et l’Irlande (7 sacres, 7 désillusions), les seules nations à avoir inscrit leur nom au palmarès. La 31e édition de la «grande» coupe d’Europe peut-elle vraiment échapper à la France qui, depuis 2012, n’a manqué qu’à une seule reprise (Saracens-Leinster en 2019) le rendez-vous de la finale ?
Toulouse et l’UBB en fer de lance
Comme chaque saison, le Stade Toulousain, recordman de titres européens (6, devant le Leinster, 4), arrive en tête des favoris chez les bookmakers. Fessés la saison dernière en demi-finale par le rival bordelais (35-18), Dupont, Ramos, Willis et consorts brûlent de prendre leur revanche. Il faudra pour cela franchir sans encombres les obstacles des Sharks sud-africains (à Toulouse) ou des Saracens (à Londres) en matchs de poules afin d’obtenir l’avantage du terrain en phase finale. Évidemment à la portée des triples champions de France en titre. L’UBB peut-elle réussir la passe de deux ? Une partie de la réponse se jouera le 11 janvier lors de la réception de Northampton pour une revanche forcément brûlante de la dernière finale.
Derrière ces deux ambitieux, le RC Toulon est un outsider crédible. Par son passé (le club varois est le seul à avoir réussi un triplé, 2013-2014-2015). Par son calendrier (déplacements abordables à Édimbourg et Gloucester). Par la qualité de son effectif (renforcé par une féroce colonie d’ex-internationaux anglais : Ludlam, Mercer, Ribbans et Sinckler). Le Stade Rochelais, en revanche, risque d’avoir plus de mal à décrocher une troisième étoile entre une situation précaire en Top 14 (seulement 10e) et des déplacements périlleux en Afrique du Sud (Stormers) et en Irlande (Leinster). Clermont, Castres, la Section Paloise (de retour après 25 ans de disette) et l’Aviron Bayonnais (très affaibli pour sa deuxième participation) ne devraient pas être en mesure de jouer les trouble-fêtes.
L’Angleterre veut retrouver son rang
Cinq saisons blanches, c’est très long pour une nation qui prétend régner sur le Vieux Continent. Dans le sillage d’une équipe d’Angleterre de nouveau conquérante (série en cours de 11 victoires de rang), les clubs de Premiership comptent surfer sur cette dynamique, Northampton en tête. Demi-finalistes il y a deux ans, finalistes l’an passé, les Saints de la nouvelle star Henry Pollock - et qui comptent dans ses rangs tous les trois-quarts du XV de la Rose - visent le trophée, le 24 mai à Bilbao. Champion d’Angleterre en titre, et actuel leader du championnat, Bath et son fantasque ouvreur écossais Finn Russell peuvent également nourrir des ambitions. Sans oublier les Saracens de Maro Itoje, Ben Earl ou Elliot Daly, en quête de leur gloire passée (trois titres de 2016 à 2019).
L’Irlande pour freiner la descente
Les provinces irlandaises ont longtemps rayonné sur la scène européenne, le Leinster en tête (4 titres). Mais les temps sont devenus durs. Un dernier sacre en 2018 pour l’équipe de Dublin, quatre finales perdues depuis, et un statut de place forte qui s’effrite. L’Irlande, qui a compté jusqu’à quatre représentants, n’a qualifié cette saison que deux provinces (le Leinster et le Munster), une triste première. Et les Dublinois, avec déjà 3 défaites en six journées de l’URC (United Rugby Championship, ex-Ligue celte), ne rassurent pas vraiment…
L’Afrique du Sud enfin au niveau ?
Intégrées à la compétition continentale depuis 2022 – non sans une polémique persistante –, les franchises sud-africaines affichaient de grandes ambitions. Logique de la part d’une nation double championne du monde en titre. Mais, dans les faits, c’est jusqu’à maintenant un immense flop. Qui ne va pas en s’améliorant. Deux équipes en quarts de finale en 2023, une seule en 2024, aucune la saison dernière... Les rêves de grandeur ont été revus à la baisse pour cette quatrième participation. «Notre objectif est d’accéder aux demi-finales», a annoncé Deon Fourie, le vétéran des Stormers, la franchise du Cap (invaincue cette saison en URC) qui compte dans ses rangs la pépite Sacha Feinberg-Mngomezulu entre autres Springboks (Damian Willemse, Cobus Reinach)… Les Sharks de Kolisi et Etzebeth ou les Bulls de Pollard et Arendse vont-ils contribuer à améliorer les statistiques sud-africaines, tout juste à la moyenne (21 victoires en 40 rencontres) ?

il y a 21 hour
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