Alessandro Orefice, le coach italien des Mariannes 92, s’en rappelle. « La première fois que je suis venu voir un match dans le public avant de rejoindre le club, je me suis assis en tribune. J’ai compté le nombre de spectateurs présents. Il y en avait trente. »
Rappelons qu’avec les Mariannes, basées à Levallois, on parle ici d’un club né de la fusion entre le Stade Français, Saint-Cloud et Levallois-Perret qui a déboulé sur les parquets en 2022.
Trois ans ont passé. Alessandro Orefice s’est assis sur le banc. Les tribunes ne se sont pas énormément remplies. Avec lui, les Mariannes 92 ont raflé deux titres de championnes de France en 2024 et 2025. Et le volley féminin français est sorti de son anonymat : l’équipe de France est allée jusqu’en quart de finale du dernier Mondial cet été.
Ce jeudi soir (20 heures, palais des sports Marcel-Cerdan à Levallois), les filles du coach transalpin disputent la deuxième journée de la Ligue des champions contre les Polonaises de Rzeszow, un des meilleurs clubs du continent.
2000 personnes attendues
Et cette fois, elles évolueront devant plus de 2000 personnes. « L’an dernier, nous l’avions jouée en perdant 6 matchs sur 6. Cette fois, notre ambition est de faire mieux, c’est-à-dire de gagner des matchs pour être reversés en CEV, la deuxième coupe européenne à l’issue du premier tour. On sait bien que la Ligue des champions, on ne la gagnera pas », sourit l’entraîneur qui a coaché la Slovénie, durant le Mondial, jusqu’en 8e de finale.
Il est loin le temps où, avec Cannes, la France pouvait briller avec ses clubs sur la scène internationale. « L’Europe est dominée par des équipes polonaises, italiennes et turques, précise le président des Mariannes Philippe Peters. C’est une question de moyens financiers. Nous avons bien triplé notre budget en quelques années pour le porter à 2M€. Il reste néanmoins 10 fois inférieur aux équipes venues de ces pays. C’est impossible de rivaliser. »
L’économie du volley féminin reste fragile. Un exemple ? Double finaliste du Championnat de France face aux Mariannes en 2024 et 2025, les Neptunes de Nantes ont disparu de la carte, leur actionnaire ayant mis la clé sous la porte.
Le club de Levallois n’en est pas là mais il doit sans cesse monter au filet dans un contexte compliqué. « La conjoncture et l’incertitude économique du moment, les partenaires qui hésitent à s’engager sans connaître l’avenir rendent les choses encore plus difficiles. Depuis le Mondial cet été, on sent un petit frémissement, une cote de sympathie positive pour le volley féminin. Mais cela reste encore très timide », constate Philippe Peters.
Les Mariannes se débattent aussi dans l’anonymat de la région parisienne. « Il y a tellement de choses à faire ici en dehors d’aller voir un match de volley féminin », remarque en substance Alessandro Orefice. « Quand vous allez en province, le samedi, il n’y a parfois qu’un match de volley pour animer la soirée, pareil dans certaines villes en Europe. Ici forcément, c’est différent », reprend le président.












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